14 juin 2025
Élections locales 2026 dans les Yvelines enjeux politiques et alliances à surveiller

Le département des Yvelines s’affirme comme un terrain politique singulier où s’entrecroisent influences nationales et dynamiques locales. À l’approche des élections municipales de 2026, ce territoire de l’ouest parisien connaît déjà des repositionnements stratégiques et des tensions politiques révélatrices des enjeux à venir. Les 259 communes du département, de Versailles à Mantes-la-Jolie en passant par Saint-Quentin-en-Yvelines, constituent un échantillon particulièrement représentatif des évolutions politiques françaises actuelles.

Ce territoire, historiquement ancré à droite mais traversé par de multiples courants, abrite une mosaïque d’enjeux économiques et sociaux qui façonneront les prochaines échéances électorales. Entre les questions de mobilité, de sécurité et de développement économique, les futures élections municipales cristalliseront des problématiques tant locales que nationales. Les alliances qui se dessinent déjà entre les différentes formations politiques témoignent d’un paysage en pleine mutation, où les lignes traditionnelles s’estompent au profit de nouvelles configurations.

Le paysage politique actuel des Yvelines : forces en présence et historique

La domination historique de la droite républicaine (LR) dans le département

Les Yvelines représentent depuis plusieurs décennies un bastion de la droite républicaine. Sur les 259 communes que compte le département, plus de 170 sont actuellement dirigées par des maires affiliés ou proches des Républicains (LR). Cette domination s’est confirmée lors des élections municipales de 2020, où la droite a consolidé ses positions malgré la recomposition politique nationale. Le Conseil départemental, présidé par Pierre Bédier depuis 2014, incarne cette stabilité avec une majorité LR solide qui contrôle les principaux leviers budgétaires et d’aménagement du territoire.

Des figures emblématiques comme Karl Olive, maire de Poissy jusqu’en 2022 avant de devenir député, ou François de Mazières à Versailles, ont contribué à façonner cette identité politique. La droite yvelinoise cultive un positionnement qui allie conservatisme sur les questions sociétales et pragmatisme économique, une formule qui continue de séduire un électorat composé en grande partie de cadres, de professions libérales et de retraités aisés. Cette implantation historique confère aux Républicains un maillage territorial et un réseau d’élus expérimentés qui constituent un avantage considérable à l’approche des élections de 2026.

La montée en puissance du RN et les nouvelles dynamiques électorales

Le Rassemblement National connaît une progression régulière dans les Yvelines depuis 2017, particulièrement dans les zones périurbaines et rurales du département. Lors des élections européennes de 2024, le parti a dépassé les 20% dans plusieurs cantons, notamment dans la vallée de la Seine et le nord du département. Cette dynamique s’inscrit dans une tendance nationale mais prend une coloration particulière dans ce territoire traditionnellement acquis à la droite républicaine.

Les résultats de la présidentielle de 2022 ont confirmé cette percée avec Marine Le Pen atteignant plus de 25% dans certaines communes comme Limay ou Mantes-la-Ville. Le RN capitalise sur un discours mêlant sécurité, critique des projets de densification urbaine et défense des classes moyennes face au coût de la vie. Cette progression électorale ne s’est toutefois pas encore traduite par une implantation locale solide, le parti ne dirigeant que quelques communes dans le département. L’enjeu pour le RN en 2026 sera de transformer sa progression dans les urnes en conquêtes municipales significatives, notamment dans les villes moyennes de la grande couronne parisienne.

La recomposition du centre et de la majorité présidentielle

Les forces macronistes (Renaissance, Horizons, MoDem) peinent à s’implanter durablement dans le paysage politique local des Yvelines, malgré les scores nationaux relativement favorables lors des dernières élections présidentielles. Cette faiblesse relative s’explique en partie par l’absence d’un ancrage historique et d’un réseau d’élus solidement implanté. Depuis 2022, ces formations rencontrent des difficultés croissantes à maintenir leur cohésion, avec un nombre significatif de défections vers la droite traditionnelle.

Dans ce département où Emmanuel Macron avait pourtant réalisé de bons scores en 2017 et 2022, la majorité présidentielle n’a pas réussi à capitaliser électoralement au niveau local. La communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines demeure l’un des rares territoires où les forces centristes maintiennent une présence significative, notamment grâce à des édiles comme Didier Fischer à Coignières ou Ali Rabeh à Trappes. Cette situation paradoxale, où un électorat favorable nationalement ne se traduit pas par des victoires locales, constitue l’un des défis majeurs pour ces formations à l’approche de 2026.

Les enjeux budgétaires et économiques au cœur des débats

Les budgets du Conseil départemental et leur répartition territoriale

Le Conseil départemental des Yvelines, sous présidence LR, a adopté un plan d’investissement ambitieux pour la période 2025-2026, avec des allocations budgétaires qui reflètent les priorités politiques de la majorité en place. Pour Versailles, capitale départementale, l’accent est mis sur la préservation du patrimoine historique et le développement d’infrastructures de mobilité, avec une enveloppe substantielle consacrée à la rénovation des quartiers historiques et à l’amélioration des accès à la ville. La répartition privilégie nettement les questions de mobilité et de transport, qui absorbent plus de 40% des fonds alloués à la commune.

L’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines bénéficie quant à elle d’un soutien orienté vers l’innovation et le développement économique, en cohérence avec sa vocation de pôle technologique majeur de l’ouest parisien. Les investissements se concentrent principalement sur les infrastructures numériques et l’aménagement des zones d’activités économiques. À noter que la part consacrée au logement social y est relativement modeste, ce qui suscite des critiques de la part de l’opposition de gauche au sein du Conseil départemental.

Pour Mantes-la-Jolie et la vallée de Seine, le Conseil départemental a adopté une approche différenciée qui met l’accent sur la rénovation urbaine et la sécurité. Cette zone, confrontée à des défis socio-économiques plus marqués, voit une répartition budgétaire où les questions de logement social et de sécurité prennent une place prépondérante. La majorité départementale défend cette allocation comme un rééquilibrage territorial nécessaire, tandis que certains élus d’opposition y voient une politique clientéliste à l’approche des échéances électorales de 2026.

L’économie de la défense et son impact sur l’emploi local

L’industrie de défense occupe une place stratégique dans l’économie yvelinoise, avec un écosystème dense d’entreprises spécialisées dans les secteurs aéronautique et numérique. Sur les 577 000 emplois que compte le département, une proportion significative est directement ou indirectement liée aux contrats de défense. Cette spécificité économique façonne le discours politique local, particulièrement dans les communes qui abritent ces industries comme Vélizy-Villacoublay, Les Mureaux ou Élancourt.

Les principaux candidats aux élections locales, quelle que soit leur étiquette politique, intègrent désormais cette dimension dans leurs programmes. À droite comme au centre, l’accent est mis sur le soutien aux entreprises du secteur et le développement de formations adaptées aux besoins de cette industrie. Le volet innovation est particulièrement mis en avant, avec des propositions de créations de pôles de recherche et développement spécialisés dans les technologies duales. Cette thématique dépasse les clivages traditionnels et s’affirme comme un sujet consensuel dans un département où l’emploi industriel qualifié constitue un pilier économique incontournable.

Les enjeux du Grand Paris Express dans les Yvelines

Le Grand Paris Express représente un enjeu d’aménagement majeur pour les Yvelines, mais les retards accumulés sur plusieurs segments suscitent des tensions politiques croissantes. Les projets concernant les lignes 15 et 18 cristallisent particulièrement l’attention et alimentent les discours électoraux. Cinq projets connaissent actuellement des retards particulièrement importants :

– Le prolongement de la ligne 18 vers Versailles-Chantiers, désormais repoussé à 2030

– La construction de la gare Saint-Quentin Est, dont les travaux n’ont toujours pas démarré

– L’interconnexion prévue à Versailles avec la ligne 15, reportée sine die

– L’aménagement du pôle multimodal de Mantes-la-Jolie, ralenti par des complications techniques

– Le raccordement de la commune de Poissy à la ligne 15, confronté à des obstacles administratifs

Ces retards sont systématiquement exploités dans la communication politique des maires concernés. À Saint-Quentin-en-Yvelines, les élus locaux instrumentalisent ces difficultés pour critiquer la gouvernance métropolitaine, tandis qu’à Versailles, la municipalité met en avant ses efforts pour compenser ces retards par des solutions alternatives de mobilité. Cette thématique s’impose comme un levier de mobilisation électorale puissant, traduisant les préoccupations quotidiennes des habitants en enjeu politique structurant pour les prochaines élections.

Les alliances politiques et repositionnements stratégiques

La position des maires LR face à une potentielle alliance avec le RN

La question d’une alliance entre Les Républicains et le Rassemblement National divise profondément les élus LR des Yvelines. Jean-Michel Fourgous, maire d’Élancourt et figure influente de la droite yvelinoise, incarne cette ambivalence. Dans une interview accordée au journal Le Parisien en janvier 2024, il déclarait : « Je ne suis pas favorable à une alliance systématique avec le RN, mais il faut reconnaître que sur certains sujets comme la sécurité ou l’immigration, nos positions convergent. » Cette déclaration prudente illustre la ligne de crête sur laquelle évoluent de nombreux élus LR, soucieux de ne pas s’aliéner une partie de leur électorat traditionnel tout en prenant acte des nouvelles réalités politiques.

L’impact de ces positionnements sur les stratégies municipales pour 2026 s’annonce déterminant. Dans plusieurs communes des Yvelines, notamment celles où le RN a progressé significativement ces dernières années, les maires LR adoptent une rhétorique qui intègre certaines thématiques traditionnellement portées par l’extrême droite, particulièrement sur les questions de sécurité et d’identité locale. Cette porosité croissante du discours, sans aller jusqu’à une alliance formelle, témoigne d’une droitisation du paysage politique local qui pourrait redessiner les contours des alliances électorales en 2026.

Les défections du camp présidentiel vers LR

Le phénomène de ralliement d’élus macronistes vers Les Républicains s’amplifie dans les Yvelines depuis 2023. Dans les vingt plus grandes communes du département, on observe un mouvement significatif de conseillers municipaux, initialement élus sous l’étiquette Renaissance ou Horizons, qui annoncent leur rapprochement avec LR. Ces transfuges politiques invoquent majoritairement deux types de motivations : d’une part, un désaccord avec la ligne nationale du gouvernement, jugée trop à gauche sur les questions régaliennes et économiques ; d’autre part, un pragmatisme local qui les pousse à rejoindre la formation politique dominante du territoire.

Ces ralliements s’accompagnent généralement d’une critique de « l’absence d’ancrage territorial » des formations macronistes et d’une volonté affichée de « s’inscrire dans une tradition politique locale » que représenterait LR. Cette tendance contribue à affaiblir encore davantage l’implantation locale du camp présidentiel, tout en renforçant la position hégémonique de la droite traditionnelle dans le département. Pour les élections de 2026, ces recompositions pourraient accentuer la bipolarisation du paysage politique yvelinois entre une droite élargie et des forces de gauche fragmentées, au détriment du centre macroniste.

Les nouvelles configurations d’alliances locales

Des alliances inédites se dessinent pour les élections municipales de 2026, redessinant le paysage politique traditionnel des Yvelines. Dans plusieurs communes de taille moyenne, on observe l’émergence de coalitions associant des élus LR modérés avec des représentants du MoDem et certaines personnalités issues de Renaissance. Ces rapprochements pragmatiques s’opèrent principalement autour de projets de développement économique et d’aménagement urbain, transcendant les clivages partisans nationaux.

Parallèlement, dans des communes comme Montigny-le-Bretonneux ou Rambouillet, se constituent des alliances entre différentes sensibilités de droite, allant des Républicains traditionnels à certains élus proches des idées du RN, sans toutefois impliquer le parti lui-même. Ces configurations hybrides témoignent d’une recomposition politique où les étiquettes nationales perdent en pertinence au profit de logiques locales. L’enjeu pour ces nouvelles alliances sera de présenter une cohérence programmatique qui dépasse les simples calculs électoraux, dans un contexte où les électeurs se montrent de plus en plus méfiants envers les arrangements politiciens.

Les communes stratégiques à surveiller pour 2026

Versailles : la bataille pour la capitale départementale

La ville de Versailles, joyau patrimonial des Yvelines avec ses 85 000 habitants, s’annonce comme un théâtre politique majeur pour les élections de 2026. François de Mazières, maire DVD depuis 2008 et réélu confortablement en 2020 avec plus de 62% des voix, pourrait briguer un quatrième mandat. Sa gestion, marquée par une politique de préservation patrimoniale et de développement culturel, fait globalement consensus. Toutefois, l’émergence d’une opposition plus structurée autour des questions environnementales et d’accessibilité du logement pourrait redéfinir les équilibres.

Le principal enjeu à Versailles concerne l’équilibre délicat entre préservation du patrimoine et modernisation urbaine. La droite traditionnelle défend une vision conservatrice de l’urbanisme, privilégiant la qualité architecturale aux projets de densification. Face à elle, une coalition écologiste et centriste tente de s’imposer en portant un discours axé sur la transition écologique et la diversification sociale. Les candidats potentiels pour challenger le maire sortant incluent des personnalités issues du monde associatif local et des cadres du centre-droit désireux de proposer une alternance sans rupture radicale.

Saint-Quentin-en-Yvelines : l’enjeu de l’agglomération technologique

La communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, pôle économique majeur avec ses 230 000 habitants répartis sur 12 communes, présente un paysage politique contrasté. Cette zone, qui concentre entreprises de haute technologie et quartiers prioritaires, cristallise des enjeux de développement économique et de cohésion sociale. À Montigny-le-Bretonneux, ville-centre de l’agglomération, le maire LR Lorrain Merckaert, qui a succédé à Jean-Luc Ourgaud en 2020, devra défendre son bilan dans un contexte où les questions de mobilité et d’attractivité territoriale prennent une importance croissante.

Élancourt, dirigée par Jean-Michel Fourgous (LR), et Trappes, avec son maire Génération.s Ali Rabeh, incarnent deux visions politiques opposées qui coexistent au sein de la même agglomération. Cette diversité politique constitue à la fois une richesse et un défi pour la gouvernance intercommunale. Les élections de 2026 pourraient rebattre les cartes, notamment dans des communes comme Guyancourt ou Voisins-le-Bretonneux, où les équilibres politiques apparaissent plus fragiles. L’enjeu central pour tous les candidats sera d’articuler développement économique, qui fait la renommée du territoire, et réponses aux préoccupations quotidiennes des habitants en matière de logement et de cadre de vie.

Mantes-la-Jolie et la vallée de Seine : entre tradition et renouvellement

Mantes-la-Jolie, avec ses 45 000 habitants, représente un enjeu politique majeur dans le nord des Yvelines. Depuis le départ de Pierre Bédier, figure historique de la droite locale, la ville est dirigée par Raphaël Cognet, qui a pris son indépendance vis-à-vis de son ancien mentor. Cette rupture a fragmenté la droite locale et pourrait ouvrir la voie à une recomposition politique en 2026. La ville, qui conjugue un centre historique préservé avec des quartiers prioritaires en pleine rénovation urbaine, illustre les défis socio-économiques de la vallée de Seine.

Les enjeux socio-économiques spécifiques à cette partie du département – désindustrialisation, chômage plus élevé que la moyenne départementale, défis d’intégration – façonnent un paysage politique où les questions de sécurité et de développement économique priment. Le RN y réalise des scores significatifs aux élections nationales, mais peine encore à s’imposer dans les scrutins locaux. Pour 2026, l’équation politique s’annonce complexe, avec une possible triangulaire entre la droite divisée, une gauche en quête de renouveau et l’extrême droite en embuscade. L’enjeu de la mobilité, avec l’arrivée prochaine du RER E (Eole), constituera un axe central des programmes électoraux.

Les communes moyennes en pleine mutation politique

Plusieurs villes moyennes des Yvelines connaissent actuellement des dynamiques politiques qui pourraient conduire à des basculements en 2026. Rambouillet, sous-préfecture de 27 000 habitants au cœur du massif forestier, est dirigée par la droite depuis des décennies mais voit émerger une opposition renouvelée, portée par des préoccupations environnementales et de cadre de vie. La maire actuelle, Véronique Matillon (LR), fait face à des critiques concernant l’urbanisation croissante et la préservation des espaces naturels.

À Poissy, le départ de Karl Olive pour un mandat de député a modifié l’équilibre politique local. Son successeur, Sandrine Dos Santos, devra défendre l’héritage politique tout en affirmant sa propre vision pour la ville. Conflans-Sainte-Honorine, dirigée par Laurent Brosse (LR), voit quant à elle émerger une opposition structurée autour des enjeux environnementaux et de démocratie participative. Ces communes moyennes, moins médiatisées que les grandes villes du département, constituent pourtant des laboratoires politiques où s’expérimentent de nouvelles approches de gouvernance locale et où les basculements politiques de 2026 pourraient être les plus significatifs.

Les thématiques centrales de la campagne 2026

Mobilité et transports : au-delà du Grand Paris Express

La question des transports s’impose comme un enjeu électoral majeur dans les Yvelines, territoire marqué par une forte dépendance à l’automobile et des problématiques de congestion routière. Au-delà des retards du Grand Paris Express, les différentes formations politiques développent des approches contrastées sur la mobilité. À droite, l’accent est mis sur l’amélioration du réseau routier, avec des projets d’élargissement de la N12 et de la N10, ainsi que sur l’augmentation des capacités de stationnement dans les pôles urbains. Le développement des transports en commun y est envisagé principalement à travers l’amélioration des lignes de bus existantes et le renforcement des connexions avec Paris.

Les formations de centre-gauche et écologistes privilégient quant à elles une approche qui donne la priorité aux mobilités douces et aux transports collectifs. Leurs programmes intègrent systématiquement l’extension des réseaux cyclables intercommunaux et la création de zones à faible émission dans les centres-villes. Un point de convergence émerge néanmoins autour de la modernisation des lignes de RER et Transilien qui desservent le département, tous les acteurs politiques reconnaissant la nécessité d’améliorer la fiabilité et la fréquence de ces infrastructures vitales pour les déplacements quotidiens des Yvelinois.

Logement et urbanisme : entre densification et préservation

La question du logement cristallise des visions politiques profondément divergentes dans les Yvelines. La droite majoritaire défend généralement une approche restrictive en matière de densification urbaine, particulièrement dans les communes résidentielles aisées, privilégiant la préservation du cadre de vie et de l’identité patrimoniale des villes. Cette position se traduit par une application minimaliste des obligations de construction de logements sociaux imposées par la loi SRU, plusieurs communes préférant payer des pénalités plutôt que d’atteindre le seuil de 25% de logements sociaux.

À l’inverse, les formations de gauche et écologistes prônent une politique plus volontariste en matière de mixité sociale et d’accès au logement. Elles mettent en avant la nécessité de construire des logements abordables dans un département où les prix immobiliers figurent parmi les plus élevés d’Île-de-France. Entre ces deux approches, les formations centristes tentent de promouvoir une voie médiane, avec des programmes d’accession sociale à la propriété et des projets d’écoquartiers censés concilier densification raisonnée et respect de l’environnement. Cette thématique, qui touche directement au quotidien des habitants et à la physionomie future des communes, s’annonce comme l’un des clivages les plus structurants de la campagne de 2026.

Sécurité et vidéosurveillance : stratégies municipales différenciées

Les politiques de sécurité révèlent des approches contrastées entre les municipalités des Yvelines, reflétant des clivages idéologiques persistants. Les communes dirigées par la droite ont massivement investi dans le déploiement de systèmes de vidéosurveillance et le renforcement des effectifs de police municipale. Versailles a ainsi doublé son nombre de caméras entre 2014 et 2023, tandis que Plaisir ou Élancourt ont développé des centres de supervision urbaine ultramodernes. Cette approche technologique s’accompagne généralement d’une rhétorique ferme sur les questions de délinquance et d’incivilités.

Les municipalités de gauche, moins nombreuses dans le département, privilégient davantage les dispositifs de médiation sociale et de prévention. À Trappes, la mairie a ainsi renforcé les équipes d’éducateurs de rue et développé des programmes d’insertion pour les jeunes en difficulté, tout en maintenant un dispositif de vidéoprotection plus ciblé. Entre ces deux approches, certaines communes comme Conflans-Sainte-Honorine ou Montigny-le-Bretonneux tentent de développer des politiques hybrides, combinant outils technologiques et actions socio-éducatives. La sécurité s’impose comme un thème incontournable de la campagne, particulièrement dans un contexte où les statistiques départementales montrent une perception d’insécurité en hausse malgré des chiffres de délinquance relativement stables.

FAQ – Questions fréquentes sur les élections locales dans les Yvelines

Quand auront lieu les prochaines élections municipales dans les Yvelines?

Les prochaines élections municipales dans les Yvelines, comme dans l’ensemble de la France, se tiendront en mars 2026. Le premier tour devrait avoir lieu le dimanche 15 mars 2026, suivi d’un second tour le dimanche 22 mars pour les communes où aucune liste n’aura obtenu la majorité absolue au premier tour. Ce scrutin de liste s’appliquera différemment selon la taille des communes : système proportionnel avec prime majoritaire pour les communes de plus de 1 000 habitants, et scrutin majoritaire avec possibilité de panachage pour les plus petites communes, nombreuses dans les zones rurales du sud et de l’ouest du département.

Quelles sont les principales villes susceptibles de changer de majorité en 2026?

Plusieurs communes des Yvelines présentent des équilibres politiques fragiles qui pourraient conduire à des basculements en 2026. Parmi elles, Conflans-Sainte-Honorine, où la majorité LR n’a été élue qu’avec une courte avance en 2020, pourrait voir l’opposition de centre-gauche prendre l’avantage. À Plaisir, la fin d’un long règne de Joséphine Kollmannsberger (LR) ouvre une période d’incertitude. Les Mureaux, actuellement dirigée par François Garay (DVG), pourrait également connaître des reconfigurations significatives compte tenu de la fragmentation de la gauche et de la montée du RN. Enfin, certaines communes de Saint-Quentin-en-Yvelines comme Guyancourt ou Voisins-le-Bretonneux pourraient voir leur majorité actuelle contestée par des listes renouvelées issues de la société civile.

Comment le Grand Paris Express influencera-t-il les élections locales dans les Yvelines?

L’impact électoral des retards du Grand Paris Express se manifeste déjà dans la communication politique des maires des communes concernées. Dans des villes comme Versailles ou Saint-Quentin-en-Yvelines, les retards accumulés sont systématiquement utilisés pour critiquer la gouvernance métropolitaine et l’État, permettant aux maires sortants de se positionner en défenseurs des intérêts locaux face aux instances supérieures. Inversement, les oppositions municipales instrumentalisent ces mêmes retards pour mettre en cause l’incapacité des équipes en place à défendre efficacement les projets territoriaux. Au-delà de ces aspects rhétoriques, les candidats aux élections de 2026 devront proposer des solutions concrètes pour améliorer la mobilité des habitants en attendant l’arrivée du Grand Paris Express, ce qui influencera directement leurs programmes en matière de transports alternatifs.

Quelle est l’influence des partis nationaux sur les élections locales dans les Yvelines?

La relation entre dynamiques nationales et configurations locales s’avère particulièrement complexe dans les Yvelines. Si les étiquettes partisanes conservent une influence certaine, on observe une tendance croissante à la « municipalisation » du débat politique, particulièrement dans les villes moyennes. Les maires sortants, quelle que soit leur affiliation, tendent à mettre en avant leur bilan local plutôt que leur appartenance partisane. Concernant les investitures, les partis nationaux maintiennent un contrôle sur les grandes villes du département, mais laissent davantage d’autonomie aux sections locales dans les communes plus petites. Cette tension entre nationalisation et localisation du débat politique constitue l’une des caractéristiques des élections municipales yvelinoises, avec des candidats qui doivent naviguer entre fidélité à leur formation politique et affirmation d’une identité locale distincte.

Sources et références

La rédaction de cet article s’appuie sur plusieurs sources officielles et analyses spécialisées. Les données relatives à la composition politique des conseils municipaux proviennent du Ministère de l’Intérieur et de la Préfecture des Yvelines. Les informations concernant les projets d’aménagement et les enjeux de mobilité sont issues des publications de la Société du Grand Paris et du Conseil départemental des Yvelines. Les analyses des tendances électorales s’appuient sur les travaux du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) et les enquêtes d’opinion Ipsos réalisées spécifiquement sur le département. Enfin, les données économiques et démographiques citées proviennent des dernières publications de l’INSEE concernant les Yvelines.

Source Ministère de l’Intérieur – Résultats électoraux: https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats

Source Conseil départemental des Yvelines: https://www.yvelines.fr/

Source Société du Grand Paris: https://www.societedugrandparis.fr/

Source INSEE – Données Yvelines: https://www.insee.fr/fr/statistiques/

Source CEVIPOF – Analyses électorales: https://www.sciencespo.fr/cevipof/